Autobiographie d’Estelle
Vous trouverez ci-dessous une synthèse de sa vie, accompagnée d’audio extraits de son autobiographie « Estelle nous parle ».
La jeunesse
Estelle Faguette est née en Champagne, à Saint-Memmie, un faubourg actuel de Châlons-sur-Marne. Ses parents, petits aubergistes, mal conseillés, furent vite ruinés. Dès son plus jeune âge, deux traits caractérisent sa vie spirituelle : le grand amour de la Sainte Vierge, et le souci des plus pauvres. A 14 ans, elle suit ses parents à Paris dans un pauvre logement rue d’Estrèe, dans le quartier du Gros-Caillou. Elle est reçue Enfant de Marie, chez les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul.
La vocation
A 17 ans, le 15 septembre 1860, elle entre chez les Augustines de l’Hotel-Dieu de Paris. Elle voudrait y être reçue sœur soignante. Elle y reste trois ans, et s’y trouve très heureuse.
Première maladie
A la suite d’une mauvaise chute, il apparait que son genou ne peut être guéri : Estelle doit quitter la vie religieuse et retourner dans sa famille.
Retour en famille
Pour soutenir sa famille, Estelle cherche du travail : à la faveur d’une rencontre, elle entre au service de Mme de La Rochefoucauld, duchesse d’Estissac, comme raccommodeuse. Elle utilise ses temps libres pour s’occuper des malades de son quartier. Sa sœur décède, lui confiant l’éducation de ses deux enfants. En 1865, elle est embauchée par la comtesse Arthur de La Rochefoucauld, pour s’occuper de ses enfants, et part pour le château de Poiriers, à Pellevoisin.
Une seconde grave maladie
A peine arrivée à Poiriers, elle contracte une péritonite aigüe, dont elle guérie grâce à l’intervention de la comtesse de La Rochefoucauld.
La reprise du travail
S’ensuit une période plus paisible, où Estelle suit la comtesse entre Paris et Pellevoisin, s’occupant des enfants, et soignant les malades nuit et jour. Elle subit cependant les insultes et les malveillances du chef cuisinier, jusqu’à ce que la vérité éclatant, ce dernier est congédié par la comtesse.
La rechute
En juin 1875, une nouvelle crise la terrasse : le médecin déclare qu’outre la péritonite, Estelle est atteinte de la tuberculose, et qu’elle a une tumeur grosse comme une orange à l’aine gauche. Elle est considérée comme condamnée. Elle ne pourra plus assurer son service auprès des enfants de la famille. Elle est isolée dans une chambre du château et souffre de la solitude. C’est à ce moment-là qu’elle écrit sa lettre à la Vierge Marie. Son état se dégrade, et le comte et la comtesse décident de la transférer dans une petite maison dans le village de Pellevoisin, où elle va pouvoir faire venir ses parents.
Les premières apparitions
Le 14 février 1876, Estelle est à toute extrémité : le médecin considère qu’elle n’en a plus que pour quatre ou cinq heure de vie. C’est à minuit que la Sainte Vierge Marie lui apparait pour la première fois, chassant le diable venu la tourmenter. Elle lui indique que «Si mon fils te rend la vie, je veux que tu publies ma Gloire ». Elle revient les quatre nuits suivantes, lui dit qu’elle sera guérie samedi, elle l’exhorte à garder courage, la rassure.
La guérison
Alors que la Vierge Marie quitte Estelle à la fin de la 5éme apparition, celle-ci ressent d’abord une forte souffrance, plus forte que pendant sa maladie. Elle offre alors sa souffrance à Dieu. Enfin, elle ressent comme un sang vivifiant qui irrigue son corps : elle sait alors qu’elle est guérie. Son père, qui la veillait, lui demande si elle va bien, si elle souhaite boire. Elle demande de la bière, puis un bouillon.
De nouvelles apparitions
Dix autres apparitions se sont échelonnées entre juillet et décembre 1876. Pour certaines, la Vierge Marie est restée silencieuse. Tout au long de ces apparitions, elle continue à exhorter Estelle à garder courage, à rester calme et confiante, et la prévient qu’elle rencontrera des oppositions. Elle lui présente le scapulaire qu’elle porte, et lui demande de le diffuser, car c’est une dévotion qui lui plait. Elle se plaint du comportement de la France et de l’Église. Lors de la dernière apparition, elle fait tomber de ses mains comme une pluie de grâces.
Une visite à l’archevêque de Bourges
A la demande de la Vierge Marie, Estelle rencontre l’évêque de Bourges, Monseigneur de le Tour d’Auvergne, le 10 décembre, pour lui présenter le modèle de scapulaire qu’elle avait confectionné et lui faire le récit des apparitions. Dès le mois de janvier suivant, Monseigneur de la Tour d’Auvergne prescrit une enquête sur la maladie et la guérison d’Estelle.
Vers le Seigneur à l’école de Marie
En mai 1877, l’abbé Salmon, curé de Pellevoisin et confesseur d’Estelle, se rend à Rome avec Monseigneur de la Tour d’Auvergne et soumet le projet d’une confrérie, érigée canoniquement sous le titre de »Mère Toute Miséricordieuse ».
En janvier 1900, Estelle est reçue par le pape Léon XIII et lui présente le scapulaire du Sacré-Cœur, qui sera approuvé par la Sacrée Congrégation des Rites en avril suivant.
Elle aura à faire face à de nombreuses contradictions et médisances, comme la Vierge Marie lui avait annoncé, notamment de la part de Monseigneur Servonnet, qui arrêtera en cours la troisième enquête canonique, et interdira l’accès à la chapelle des apparitions en juillet 1905, dans le contexte de la loi de séparation de l’église et de l’état.
Après la reprise des pèlerinages en 1910, Estelle poursuivra son existence paisiblement à Pellevoisin, à proximité du monastère des Dominicaines qui gardaient le lieu des apparitions depuis 1893.
En 1922, elle assiste jusqu’au bout son curé, l’abbé Salmon, qui décède, après avoir confirmé dans son testament sa croyance aux apparitions.
Elle-même maintiendra, peu d’années avant sa mort, ses déclarations, à genou devant l’archevêque de Bourges. Elle meurt à 86 ans, le 23 aout 1929.